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Élément de la foi 4 - La double conviction profonde (nishu jinshin)



Amida Bouddha, sculpture de Michel Kirsch en basalt de Rarotonga


" L'esprit profond est une foi profonde qui remet en cause. Elle comporte deux aspects. Premièrement, croire profondément et inébranlablement que nous sommes en fait des êtres ordinaires au karma mauvais, sujets à la naissance et à la mort, sombrant et transmigrant sans cesse dans le samsara depuis d'innombrables kalpas, sans aucune chance de s'en échapper. Deuxièmement, croire profondément et inébranlablement que les quarante-huit vœux du Bouddha Amida enveloppent les êtres sensibles, leur permettant d'aborder son Pouvoir de Vœu et d'atteindre la Naissance". (1)


La sculpture d'Amida Bouddha ci-dessus a été réalisée par mon mari dans du basalte de Rarotonga. Elle a été inspirée par les paroles du Révérend Josho qui avait expliqué certains détails des statues d'Amida Bouddha. Josho expliquait que les gestes des mains signifiaient :


N'ayez pas peur, venez comme vous êtes


Cela semble si simple, et pourtant c'est la chose la plus difficile pour nous de nous éloigner de la vision mondaine où l'accomplissement personnel est si hautement considéré, pour regarder à travers la vision Dharmique où nous nous voyons pour ce que nous sommes vraiment : lourdement accablés par le mauvais karma de cette vie et des vies précédentes, que nous sommes désespérément en dessous de la moyenne, incapables de soutenir des préceptes ou des pratiques du pouvoir personnel afin de devenir des Bouddhas dans cette vie. En outre, comment un être éveillé pourrait-il ne serait-ce que remarquer nos efforts misérables, et pourtant, aussi inconcevable que cela puisse paraître, nous accepter tels que nous sommes est l'essence même de la compassion du Bouddha Amida.

Dans son livre Amida Dharma, le Révérend Josho dit :


"La foi en Bouddha Amida signifie une double conviction profonde :

  1. savoir que nous sommes des personnes profondément limitées sur le plan karmique, incapables d'atteindre la Bouddhéité par nos propres moyens ;

  2. savoir que seul le Bouddha Amida peut nous sauver par son pouvoir de vœu (Pouvoir Autre), sans rien nous demander." (2)

Je me souviens du jour où j'ai réalisé que, quels que soient mes efforts, je n'aurais jamais les capacités de progresser en tant que pratiquante du Zen. Ma vie quotidienne ne me permettait pas de consacrer le temps nécessaire à une pratique sérieuse de Zazen, quelle que soit la sincérité de ma foi. Ce n'est que plus tard, après avoir reçu le shinjin de compassion d'Amida, que j'ai pu comprendre que, quels que soient les engagements ou les sacrifices que je faisais, dans cet Âge du Dharma, rien ne serait jamais suffisant. En reconnaissant mes maigres qualités et en mesurant le poids de mon karma négatif, simplement dans cette vie, sans compter l'accumulation des vies antérieures, il me faudrait certainement des milliers de vies pour faire le moindre progrès. Et même dans ce cas, pour chaque pas en avant, je serais constamment en proie à faire cinquante pas en arrière. Pire encore, je sais qu'en raison du poids de mon karma, j'ai peu de chances de renaître dans le monde des humains avant longtemps.

À l'époque, cette pensée avait plongé dans un maelström de désespoir, mais aujourd'hui, je vois cette vulnérabilité sous un autre jour.

Si je n'avais pas connu d'échec cuisant et si mon cœur n'avait jamais été vidé de tout espoir d'atteindre la Bouddhéité par mes propres efforts, les conditions n'auraient jamais été réunies pour qu'Amida Bouddha me saisisse avec bienveillance, et je n'aurais pas non plus, réalisant que je n'avais plus d'autres options, accepté avec gratitude son don de salut.


D'une manière ou d'une autre, en reconnaissant mes profondes limites karmiques, tout en persistant dans ma certitude qu'au sein du Bouddhisme, il devait y avoir une voie qui manifestait la compassion universelle que je recherchais si ardemment, les conditions se sont alignées pour qu'Amida Bouddha m'accorde Sa bienveillance.

Si ce moment de réflexion ne s'était pas produit, je serais aujourd'hui obstinément en train de poursuivre des pratiques du pouvoir personnel et de peiner misérablement. Mon destin serait en effet voué à des transmigrations sans fin. Amida Bouddha était la seule chance qui me restait.


Chaque jour, lorsque je dis avec gratitude le Nembutsu, que je m'en remets à Lui et que j'aspire avec joie à naître dans Sa Terre Pure, je sais qu'Amida Bouddha est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.


Aujourd'hui, je suis remplie de gratitude,


NAMO AMIDA BU

NAMO AMIDA BU

NAMO AMIDA BU


Shaku Hokai




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(1) Master Shan-tao, as quoted by Shinran Shonin in chapter III of his Kyogyoshinsho, Kyogyoshinsho – On Teaching, Practice, Faith, and Enlightenment, translated by Hisao Inagaki, Numata Center for Buddhist Translation and Research, Kyoto, 2003, p. 90-91

(2) Amida Dharma, 2020, Reverend Josho Adrian Cirlea, p.30



Articles by Reverend Josho Adrian Cirlea (en anglais):


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